Ptérostilbène : Une efficacité supérieure au Resvératrol ?

Pterostilbene resveratrolÀ l’instar du resvératrol, le ptérostilbène est un polyphénol, appartenant à la classe des stilbènes. Tous deux sont des composés phytochimiques, répondant également au nom scientifique de phytoalexines ; substances synthétisées et accumulées naturellement par certaines espèces végétales, notamment les raisins, les bleuets et les myrtilles, pour se protéger de l’attaque de parasites et de micro-organismes (1) (2). Considérées depuis plusieurs décennies par le corps scientifique comme des antioxydants puissants, ces substances sont connues pour leur pouvoir de lutter contre les effets néfastes des radicaux libres. Certaines études indiquent néanmoins que le ptérostilbène présente une efficacité supérieure au transresvératrol. Essayons de démontrer ce fait.

Ptérostilbène et Resvératrol : Absorption – métabolisme – excrétion

Pour mieux comparer l’efficacité du ptérostilbène et celle de son compère resvératrol, essayons de voir respectivement leurs mécanismes d’absorption et de biodisponibilité dans l’organisme.

Les études scientifiques sur les activités pharmacologiques du resvératrol ont permis d’obtenir les résultats suivants (3) :

– Le taux d’absorption de ce composé dans les intestins, lorsqu’il est ingéré oralement, est de 70 % environ.
– Le Resvératrol atteint la circulation sanguine et les divers tissus de l’organisme sous forme inchangée 15 minutes environ après administration, et se retrouve à l’état de trace dans le plasma sanguin 15 minutes après ce délai.
– Ce polyphénol est rapidement métabolisé dans le foie en formes conjuguées, expulsées en partie par les urines.

Les observations menées sur le métabolisme et les mécanismes d’absorption du Ptérostilbène ont révélé, par contre, les résultats ci-après :

– Le Ptérostilbène est une version à double méthylé du Resvératrol, plus facile à absorber par les membranes cellulaires de l’estomac et les parois intestinales.
– Ce composé présente une demi-vie plus prolongée, grâce à sa résistance à la dégradation et à l’élimination (4). Il a été découvert que sa biodisponibilité lors d’une prise par voie orale est de 67 à 94 %. Sa demi-vie oscille entre 78 et 104 minutes. (5)
– Sous l’action du glucuronosyltransférase, enzyme du foie responsable de la dégradation de substances chimiques ingérées par l’organisme ; cette molécule de stilbène est éliminée en grande partie dans les voies biliaires, et en infime partie par les reins.

Ces résultats démontrent clairement que le Ptérostilbène est potentiellement plus efficace que le Resvératrol, de par sa haute biodisponibilité et sa demi-vie plus prolongée. La légère différence au niveau de leurs structures est une des causes de cet écart important. Rappelons que le Ptérostilbène est lipophile (soluble dans l’huile), et le Resvératrol hydrophile (soluble dans l’eau). Mais ce n’est pas une raison pour ne pas recourir à ce dernier, il est tout à fait possible de les combiner pour mieux profiter de leurs bienfaits.

Ptérostilbène et Resvératrol : Comparaison de leurs activités biologiques

Dans cette seconde partie, nous allons essayer de comparer les activités biologiques de ces deux composés polyphénols à partir des recherches menées par les scientifiques, et mettre en évidence leurs efficacités.

Activités antioxydantes

Le Resvératrol présente un effet photoprotecteur de la peau contre les rayonnements UVA et UVB du soleil, premiers facteurs de risque de mélanome et du vieillissement de cet organe (6). Une autre expérience sur le plan physiopathologique a démontré la capacité de ce composé à réduire la peroxydation des LDL, principales sources d’athérosclérose (7).

Le Ptérostilbène, de son côté, intervient directement dans les différents processus métaboliques, et apporte une amélioration au niveau des cellules âgées ou endommagées par les attaques radicalaires. Les expériences ont montré ses effets bénéfiques dans la prévention et la lutte contre les différentes formes de cancer, en offrant une seconde jeunesse aux cellules âgées, et en bloquant la prolifération des cellules cancéreuses, et les métastases. (8)

Activités anti-inflammatoires

Le Resvératrol est capable d’inhiber l’agrégation induite par la thrombine, et bloquer la synthèse du thromboxane à partir de l’acide arachidonique. Les études cliniques ont aussi démontré que ce composé arrive à empêcher l’agrégation des plaquettes sanguines. (9)

Le Ptérostilbène, de son côté, agit sur les gènes de susceptibilité aux maladies inflammatoires, notamment liées à la vieillesse, et aux inflammations.

Ces deux polyphénols montrent tous deux une action inhibitrice vis-à-vis des enzymes oxydoréductases (COX), principales responsables de l’activité inflammatoire.

Activités sur la SIRT 1

Le Ptérostilbène et le Resvératrol sont connus comme étant des activateurs de SIRT 1 (Silent Information Regulator 1), qui sont des gènes suppresseurs de tumeurs grâce à leur faculté d’intervenir dans de nombreux processus comme la restriction énergétique, l’inflammation, la résistance au stress, et la sénescence cellulaire (10). Ces polyphénols agissent toutefois de différentes façons sur la SIRT 1.

Grâce à l’utilisation du kit Fluor de Lys pendant les études in vivo et in vitro, il a été possible de constater que le Resvératrol n’entre pas directement dans le mécanisme d’activation du gène SIRT 1. C’est l’effet provoqué par la modification apportée sur le Fluor de Lys (fixation de fluorophore de manière covalente) qui l’a activé. Il a été conclu que l’activation du Resvératrol est totalement dépendante de la présence de fluorophore. (11)

Le Ptérostilbène, par contre, est apte à activer directement le gène SIRT 1, grâce à son activité plus large et sa haute biodisponibilité. (12)

Association du resvératrol et du Ptérostilbène pour des effets amplifiés

Le transresveratrol (forme active du resvératrol) agirait contre certains radicaux libres hydrosolubles (soluble dans l’eau) et possède comme vous avez pu le lire sur ce site, de très nombreuses publications scientifiques démontrant ses effets santé. Le ptérostilbène lui est liposoluble, donc il a une affinité toute particulière pour les graisses et donc bien plus apte à entrer dans nos cellules. C’est pourquoi une association du transresveratrol avec le ptérostilbène nous apparait comme particulièrement indiquée pour obtenir des effets santé amplifiés. Le ptérostilbène, bien qu’encore très peu connu, semble de plus en plus s’imposer dans la communauté scientifique comme une molécule anti-âge incontournable.

Pour connaitre les différentes qualités de transresvératrol, n’hésitez pas à lire notre article : Resveratrol : comment choisir ?

Références

1. J.D. Paxton (1981). Phytoalexins – A Working Redefinition, Journal of Phytopathology 101 (2): 106-109.
2. Rouxel, T. (1989). « Les phytoalexines et leur intervention dans la résistance hypersensible aux champignons phytopathogènes ». Agronomie, 9 (6), 529-545.
3. Thomas Walle, Faye Hsieh, Mark H. De Legge, John E. Oatis, Jr., and U. Kristina Walle, « High absorption but very low bioavailability of oral Resveratrol in humans », Drug Metabolism and Disposition, vol. 32, n°12,‎ 2004.
4. « Pterostilbene Monograph ». Alternative Medicine Review 15(2): 159–163, 2010.
5. Remsberg, Connie M.; Yáñez, Jaime A.; Ohgami, Yusuke; Vega-Villa, Karina R.; Rimando, Agnes M.; Davies, Neal M. (2008). « Pharmacometrics of pterostilbene : Preclinical pharmacokinetics and metabolism, anticancer, antiinflammatory, antioxidant and analgesic activity ». Phytotherapy Research 22 (2) : 169–179.
6. Afaq F, Adhami VM, Ahmad N, « Prevention of short-term ultraviolet B radiation-mediated damages by resveratrol in SKH-1 hairless mice ». Toxicol Appl Pharmacol 2003, 186: 28–37.
7. Leila Belguendouz, Lucie Fremont, Alain Linard, « Resveratrol Inhibits Metal Ion-Dependent and Independent Peroxidation of Porcine Low-Density Lipoproteins », Biochemical Pharmacology, vol. 53, ‎1997, p. 13-47-1355.
8. http://www.pterostilbene.com/fr/
9. Cecil R. Pace-Asciak, Susan Hahn, Eleftherios P. Diamandis, George Soleas, David M. Goldberg, « The red wine phenolics trans-resveratrol and quercetin block human platelet aggregation and eicosanoid synthesis : Implications for protection against coronary heart disease », Clinica Chimica Acta, vol. 235, ‎1995, p. 207-219.
10. Maiese K, Chong ZZ, Shang YC, Wang S,Translating cell survival and cell longevity into treatment strategies with SIRT1, Rom J Morphol Embryol, 2011 ; 52 : 1173–1185.
11. Margie T. Borra, Brian C. Smith and John M. Denu. « Mechanism of Human SIRT1 Activation by Resveratrol ». Dept. of Biomolecular Chemistry, University of Wisconsin, 1300 University Ave., Madison, WI 53706.
12. http://www.pterostilbene.com/fr/pterostilbene-puissant-activateur-de-sirt1/

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