Depuis quelques années, le resveratrol captive la communauté scientifique, notamment grâce à ses effets bénéfiques sur l’équilibre hormonal chez l’homme et la femme. Le point sur ses principaux effets positifs et sur ses axes de recherche majeurs.
Le resveratrol, un bon moyen de stimuler la production de testostérone chez les hommes.
La relation entre la testostérone et le resvératrol est étudiée depuis de nombreuses années. Diverses recherches confirment en effet que de fortes doses de resvératrol peuvent augmenter considérablement le taux de testostérone dans le corps, entrainant plusieurs avantages pour la santé. Par exemple, dans une étude publiée dans les Archives de recherche Pharmacal en 2008, il a été démontré que le resveratrol augmente les taux de testostérone sanguins des souris dans une proportion allant jusqu’à 51,6% lorsqu’il est administré à une dose de 50 mg/kg.
Cette étude a également souligné une augmentation du nombre de spermatozoïdes testiculaires et une hausse de leur motilité. En outre, ce complément déclenche des érections péniennes chez la souris, ce qui est très prometteur pour lutter contre les problèmes d’érection chez l’humain, particulièrement chez les sujets âgés. Le resveratrol augmente également l’activité de la protéine régulatrice stéroïdogenèse aiguë, qui détermine quant à elle la vitesse de synthèse des hormones stéroïdes (1).
Par ailleurs, la testostérone contribue au renforcement des muscles : en effet, elle aide leurs tissus à absorber les protéines. Ainsi, les fibres musculaires deviennent plus robustes, plus grandes et le tissu musculaire résiste mieux au stress et se répare plus vite, un gros atout pour les sportifs de haut niveau, et plus précisément pour les adeptes du culturisme et de la musculation (2).
La relation entre resvératrol et œstrogènes.
L’augmentation des niveaux de testostérone qui est causée par le resveratrol ne signifie pas pour autant qu’il ne convient qu’aux hommes ! En effet, le resvératrol a également des effets sur les niveaux d’œstrogènes dans le corps. L’augmentation des niveaux de cette hormone a été identifiée comme l’une des principales causes du cancer du sein chez la femme (3). Or, le resveratrol semble inhiber ce processus de conversion de la testostérone en œstrogènes, ce qui maintient des cellules saines et équilibrées.
Des études récentes (4) ont notamment démontré que le resvératrol inhibe l’aromatase (la production d’enzymes responsables de la biosynthèse des œstrogènes) dans les cellules du cancer du sein, stabilisant ainsi les niveaux d’œstrogène dans le corps. Une autre étude a souligné qu’il peut être un antagoniste des récepteurs des œstrogènes (5). En présence d’une combinaison avec des substances telles que le 17beta-estradiol, le resvératrol a tendance à agir comme un antagoniste du récepteur de l’œstrogène, et bloque par conséquent la stimulation de ces récepteurs, une belle promesse pour réduire les cancers du sein.
De plus, les femmes ménopausées qui consomment régulièrement du resveratrol semblent profiter d’autres avantages. Une étude récente menée sur 34 femmes consommant 1 gramme de cette substance quotidiennement pendant 12 semaines ont montré des améliorations dans le métabolisme des œstrogènes et une augmentation de la stéroïde hormone binding globuline, qui permet au corps de faire un meilleur usage des hormones sexuelles disponibles (6). Ainsi, les femmes souffrent moins des effets néfastes de la ménopause et présentent moins de symptômes désagréables : les phytohormones du resveratrol agissent exactement comme les œstrogènes, en soulageant entre autres les sueurs nocturnes, les bouffées de chaleur ou encore la sécheresse vaginale.
Le resveratrol présente donc des avantages certains pour lutter contre les troubles hormonaux, permettant ainsi de réduire les risques de cancers, de mieux vivre sa ménopause ou encore d’avoir une vie sexuelle plus épanouie.
Sources:
(1) Lam YY, Peterson CM, Ravussin E. Resvératrol vs la restriction calorique : données provenant de rongeurs à l’homme. Exp Gerontol. 2013 Jasia M., Jasia L., Ogrodowczyk M. : Le resvératrol dans les maladies de la prostate – un bref examen. Cent européenne J Urol. 2013 Fernández DE, Fraga MF. Les effets du polyphénol et du resvératrol alimentaire sur le vieillissement en santé humaine et sur la durée de vie. Épigénétique. 2011
(2) Pollack RM, Crandall JP. : Resvératrol : potentiel thérapeutique pour améliorer la santé cardiométabolique. Am J Hypertens. 2013
(3) Hsieh TC, Wu JM. : Resvératrol : Propriétés biologiques et pharmaceutiques en tant que molécule anticancéreuse. Biofactors. 2010
(4) Chachay VS, Kirkpatrick CM, Hickman IJ, Ferguson M, Prins JB, Martin JH. : Le resvératrol : des pilules pour remplacer une alimentation saine ? Br J Clin Pharmacol. 2011
(5) Bavaresco L, Mattivi F, De Rouge M, Flamini R. Effets des éliciteurs, facteurs viticoles, et les pratiques œnologiques sur le resvératrol et stilbènes dans la vigne et le vin. Mini Rev Med Chem. 2012 Grain De Bois. Ce qui est nouveau pour le resvératrol : une nouvelle série de recommandations est-elle nécessaire ? Publication d’Ann N Y Acad Sci. 2013
(6) Sunhee Shin, Dongsun Park, Jeong Hee Jeon : Trans-resveratrol relaxes the corpus cavernosum ex vivo and enhances testosterone levels and sperm quality in vivo. Published in January 2008, Volume 31, Issue 1, pp 83-87, 26 Mar 2008.
Sakamoto T, Horiguchi H, Oguma E, Kayama F. Effects of diverse dietary phytoestrogens on cell growth, cell cycle and apoptosis in estrogen-receptor-positive breast cancer cells. Journal of Nutritional Biochemistry. 2009 Oct 2.
Chow HH1, Garland LL, Heckman-Stoddard BM, et al. A pilot clinical study of resveratrol in postmenopausal women with high body mass index: effects on systemic sex steroid hormones. J Transl Med. 2014 Aug 14;12:223. doi: 10.1186/s12967-014-0223-0.